jeudi 30 avril 2015

Lyon dans les airs et dans l'assiette

Un vol en hélicoptère qui m'avait été offert par des amis m'a ramené le week-end dernier à Lyon, où j'ai vécu il y a quelques années. L'occasion pour moi de vivre une expérience originale (c'était mon baptême de l'air hélicoporté), mais aussi de renouer avec la gastronomie lyonnaise, que j'ai toujours apprécié (et qui, je dois dire, me manque depuis que j'ai quitté la région). La région est un foyer gastronomique hors norme. Lyon est situé à mi-chemin entre Paris et la Méditerranée, à proximité de la Bourgogne et du Beaujolais, avec les Alpes et l’Italie en ligne de mire. Cet emplacement explique pourquoi cette ville possède plus de restaurants au kilomètre carré que toute autre ville d’Europe (après Paris, certes). Et le cadre lui-même est également fabuleux. Le commerce de la soie qui prospéra aux XVe et XVIe siècles a laissé derrière lui la plus grande collection d’architecture de la Renaissance en Europe dans le quartier historique de la ville (le Vieux Lyon), un quartier aux passages couverts, les «traboules », qui traversent des cours d’immeubles pour relier une rue à l’autre. Ces passages étaient utilisés comme raccourcis par les négociants qui transportaient des tissus précieux. Aujourd’hui, la gastronomie est devenue la passion de cette ville, la troisième ville de France avec ses dizaines de marchés (dont le plus fantastique est le marché couvert des Halles de Lyon). On y trouve notamment des « bouchons », de petites brasseries traditionnelles familiales qui servaient autrefois une nourriture simple aux négociants et aux ouvriers. Un exemple parfait est celui du café des Fédérations, dont le sol est recouvert de sciure de bois et propose de bons plats de charcuterie. C'est en hommage à la tradition du bouchon que le grand chef Jean-Paul Lacombe a par exemple transformé son grand restaurant Léon de Lyon en une agréable brasserie. Et parmi tous les restaurants que compte la ville, il y a en un, notamment, qui est le symbole de l'excellence lyonnaise. La gastronomie française a en effet été transformée au milieu des années 1970 par un fils du pays, Paul Bocuse, qui a fait prendre un tour définitif à la tradition culinaire grâce à sa « nouvelle cuisine ». On y trouve un menu intemporel avec cette nourriture plus légère et plus fraîche dans son établissement, le restaurant Paul Bocuse (situé dans les faubourgs de Lyon) : c'est un lieu de pèlerinage pour les gastronomes du monde entier prêts à payer leur tribut à cette institution. Âgé de 89 ans, le chef superstar continue d’être au cœur de la scène locale, sur laquelle il a ouvert un grand nombre d’établissements, dont la brasserie L’ Ouest, les restaurants L’ Est et Le Sud et la rôtisserie Le Nord. Et sa cuisine est plus originale que ses noms d'établissement, rassurez-vous ! Voilà pour cette découverte gastronomique de Lyon. J'espère vous avoir donné envie de faire visiter la ville à vos papilles. Entre bouchons et Bocuse, il y en a vraiment pour tous les budgets et toutes les goûts, et une visite de Lyon est incomplète sans la découverte de sa gastronomie. Sa cuisine est à essayer autant que le Vieux Lyon est à arpenter ! Et si vous avez un budget confortable, je vous invite aussi à essayer le vol en hélicoptère. Redécouvrir la terre depuis le ciel est une expérience assez fascinante. A découvrir sur le site qui vend ce vol en hélicoptère.


Gunter Grass est mort

L'écrivain et prix Nobel de littérature Günter Grass est mort lundi, à 87 ans. Homme de gauche, réputé pour ses prises de position polémiques, il est notamment l'auteur du "Tambour", succès planétaire adapté au cinéma et plusieurs fois primé. Günter Grass est mort. L'écrivain et prix Nobel de littérature allemand s'est éteint lundi 13 avril à l'âge de 87 ans. "Le prix Nobel de littérature Günter Grass est mort ce matin à l'âge de 87 ans dans une clinique de Lübeck", dans le nord du pays, a annoncé son éditeur, la maison Steidl, sur son compte Twitter. Sur sa page Internet, l'éditeur a également publié une photo noir et blanc de l'écrivain : épaisse moustache, pipe toujours allumée et lunettes baissées sur le nez. Né en 1927 à Dantzig (aujourd'hui Gdansk, en Pologne), Günter Grass a été l'une des grandes voix de la génération allemande arrivée à l'âge adulte au sortir de la Deuxième Guerre mondiale et qui a porté la culpabilité des atrocités commises par le régime nazi. Anne Freyer, éditirice française de Günter, évoque "un très très grand homme, auteur d’une grande œuvre". "La relation avec lui était fondée sur la confiance et la bienveillance. Il savait écouter", raconte l'éditrice qui ajoute avoir eu avec l'auteur allemand "le rapport le plus harmonieux qu’un éditeur puisse avoir avec un auteur". "Il savait tirer le meilleur de nous meme", explique-t-elle. "C’était un homme qui aimait ouvrir sa gueule, selon sa propre expression, un empêcheur de tourner en rond", témoigne-t-elle également. Homme de gauche, Günter Grass était en effet réputé pour ses prises de position polémiques. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1999. Il était l'écrivain allemand de la seconde moitié du XXe siècle le plus connu à l'étranger. Sur son compte Twitter, l'écrivain britannique Salman Rushdie s'est lui aussi exprimé : "C'est très triste. Un vrai géant, un inspirateur et un ami. Joue du tambour pour lui, petit Oskar", a-t-il écrit, en référence au héros du chef-d'œuvre de Grass, "Le Tambour", succès planétaire adapté au cinéma par Volker Schlöndorff, qui reçut la Palme d'Or à Cannes et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Lors d'une conférence de presse régulière, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que les autorités allemandes étaient "profondément bouleversées" par l'annonce de cette nouvelle "tragique". Lundi après-midi, un registre de condoléances va être ouvert à la maison Günter Grass, à Lübeck, a indiqué à l'AFP un responsable du lieu.

Que sont devenues les lycéennes enlevées par Boko Haram ?

Le 14 avril 2014, il y a un an, les islamistes du groupe Boko Haram enlevaient plus de deux cents lycéennes à Chibok au Nigeria. Un rapt qui a suscité une vive émotion dans le monde. De nombreux rassemblements sont prévus en commémoration mardi. #Bringbackourgirls. La campagne qui avait suscité une vive émotion aux quatre coins de la planète pour mobiliser sur le sort des quelques lycéennes de Chibok, au Nigeria, enlevées par la secte islamiste Boko Haram, est de nouveau d’actualité. Cela fait en effet un an ce mardi 14 avril que les familles n’ont plus de nouvelles des jeunes filles. Elles étaient 276 au moment de leur kidnapping, le 14 avril 2014, 57 d’entre elles ont réussi à s’échapper dans les heures qui ont suivi le rapt, mais 219 sont toujours portées disparues. Des commémorations et autres veillées à la bougie sont prévus au Nigeria et ailleurs dans le monde. Un rassemblement est notamment prévu à Abuja, la capitale, où le mouvement #Bringbackourgirls se réunit quotidiennement depuis un an pour réclamer la libération des otages. Une veillée à la bougie devait avoir lieu sur un grand rond-point de Lagos, où les noms de toutes les otages ont longtemps été affichés. Selon les responsables de la campagne #Bringbackourgirls, l'Empire State Building, à New York, devrait aussi être éclairé mardi d'une robe rouge et violette en solidarité et pour symboliser la lutte contre les violences faites aux femmes. En mai 2014, une vidéo diffusée par Boko Haram montrait une centaine de lycéennes voilées, récitant des sourates du Coran. Depuis, plus de nouvelles. Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré avoir converti les adolescentes qui n'étaient pas musulmanes et les avoir toutes "mariées de force". De son côté, l'armée nigériane a déjà affirmé par le passé qu'elle savait où se trouvaient les lycéennes, mais qu'une opération de sauvetage était trop risquée. Dans son rapport, Amnesty International cite un haut gradé de l'armée nigériane, selon lequel les otages sont gardées dans plusieurs camps de Boko Haram, au Nigeria mais aussi au Tchad et au Cameroun voisins. Mais s'il a été très médiatisé, ce rapt est loin d'être le seul crime de ce type commis par Boko Haram, rappelle Amnesty International dans un rapport publié précisément mardi 14 avril. Selon l’ONG, au moins 2 000 femmes et fillettes ont été enlevées au Nigeria depuis le début de l'année dernière. Les Nations unies et des organisations de défense des droits de l'Homme ont aussi dénoncé, à cette occasion, le ciblage délibéré d'enfants, garçons et filles par les islamistes, dont l'insurrection et la répression armée ont fait au moins 15 000 morts depuis six ans.