Voilà comment on pourrait décrire ce que j'ai pu ressentir, et dans quel état je suis ressorti avant-hier à la fin d'une expérience insolite : un baptême de voltige aérienne. Le vol s'est déroulé du côté de La Roche sur Yon, en Vendée, à bord d'un Extra 330 LX. Ma plus grande frousse, en définitive, ne se sera pas faite sentir durant le vol mais avant. Car quand je me suis retrouvé dans ma combinaison de vol, étrangement, toute peur m'a quitté : j'étais fin prêt au décollage ! Quand j'ai entendu le pilote m'indiquer qu'on allait entamer la voltige, j'ai bien senti mes intestins se liquéfier un court instant, mais dès qu'on a accompli la première figure (un torque roll), j'ai d'emblée pris un plaisir jubilatoire. En termes de sensations, je dois dire que j'ai été garni ! J'avais demandé de la voltige extrême et j'ai été servi sur un plateau ! A tel point que lorsqu'on a regagné le sol, j'étais légèrement nauséeux. En plus de ça, je macérais dans ma sueur (on transpire pas mal parce qu'il faut contracter ses muscles tout du long pour combattre les G et éviter le voile noir), ce qui me donnait l'air d'un chien mouillé. Imaginez : j'avais le teint crayeux, je dégoulinais, et je serrais convulsivement le petit sac en papier qu'on m'avait remis, persuadé que le contenu de mon estomac allait se faire la malle. Bref, même si j'ai adoré l'expérience, j'ai aussi été enchanté de regagner le plancher des vaches ! Si vous voulez vous faire une idée de ce qu'on éprouve là-haut, pensez à ce que vous éprouvez lorsqu'on vous prend la tension et que votre bras est pressé dans le brassard du tensiomètre. Et maintenant, imaginez que c'est tout votre corps qui est dans ce brassard : vous aurez alors une idée de ce qu'on éprouve tout au long d'un vol acrobatique. Si vous êtes de ceux qui sont rapidement malades en voiture, ne prévoyez jamais de grimper dans un avion de voltige. Mais dans l'autre cas, n'hésitez pas un seul instant. C'est le genre d'expérience à vivre au moins une fois ! Voilà un lien vers mon baptême de voltige à La Roche sur Yon, pour les mordus d'adrénaline. Et petit conseil pour la route, si vous vous lancez : n'hésitez pas à signaler au pilote que vous ne vous sentez pas très bien. J'ai joué le bravache et pour finir, c'est comme ça je me suis retrouvé avec mon sac à vomi avant la fin. Mieux vaut connaître (et reconnaître) ses limites pour vivre pleinement l'expérience jusqu'au bout.