vendredi 7 novembre 2014
Meeting de la finance à Londres sous le regard des Anonymous
Alors que le monde de la finance se retrouve à Londres pour un séminaire sur le développement économique au sein de la zone euro, des démonstrations anticapitalistes ont éclatées dans la ville. Des heurts entre la police et des milliers de manifestants anticapitalistes appelant « à la révolution » ont éclaté mercredi 5 novembre dans le centre de Londres et aux abords de Buckingham Palace. Les manifestants faisaient partie d'une « Marche des millions de masques », organisée dans plusieurs pays par le groupe d'activistes Anonymous. La marche se tenait le jour de Guy Fawkes, en souvenir du rebelle catholique qui voulait dynamiter le Parlement du roi James 1er en 1605. Quelques incidents ont été signalés par la police, notamment des jets de cônes de circulation, de bouteilles, de plaques de rues ou de feux d'artifice. Personne n'a été blessé. Une dizaine de manifestants ont été arrêtés en tentant d'entrer de force dans le siège de la BBC. Ces manifestations interviennent dans un contexte tendu dans le monde de la finance en Angleterre. Après l’Europe continentale, les Etats-Unis et la Suisse, la « BoE » a annoncé vendredi combien et quel type de réserves de sécurité les banques britanniques devront placer face aux actifs financiers détenus dans leurs portefeuilles. Contrairement aux craintes – ou aux espoirs – de certains, l’institution a choisi la méthode douce pour fixer le niveau du « ratio de levier » (rapport entre fonds propres et actifs, voir-ci contre) que les banques devront appliquer. Elles devront respecter une première couche de 3 %, auxquels les grands groupes dits « systémiques » devront ajouter 1,05 %, portant le total à 4,05 %. « Avec une cible maintenue à 3 %, le ratio n’aurait eu aucun impact matériel sur les banques. A 4,05 %, la contrainte commence à “mordre”, mais dans des proportions gérables pour une grande majorité d’établissements, notamment à un horizon 2019 », souligne Antoine Weckx chez Oliver Wyman. Autre crainte évitée : ces réserves ne se composent pas uniquement de fonds propres durs, ce qui aurait été synonyme de nouveaux fonds à lever ou de résultats à mettre en réserve. Cerise sur le gâteau, l’entrée en vigueur est prévue pour 2019, soit un an après le calendrier bâlois. Le message a été reçu cinq sur cinq à la Bourse, où le titre Barclays a bondi de près de 10 % vendredi. C’est donc pour cela que se tient ce séminaire à Londres – suivez le lien pour les conclusions de ce colloque – qui devrait permettre la mise ne perspective des actions financières en Europe.